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BANKS Monty
Production :
Acteur Italo-AméricainBiographie :
Mario Bianchi, le futur Monty Banks, est né dans les environs de Cesena (Italie) le 18 juillet 18971. Peu de temps après, sa famille vient s’installer dans cette ville que, pour des raisons inconnues, Monty quitte vers 1912. On retrouve sa trace en France, puis en Angleterre, où il exerce les classiques petits métiers dévolus aux émigrés. Enfin, à 17 ans, il s’embarque pour les États-Unis pour faire fortune... Il y sera d’abord vendeur ambulant, puis plongeur, serveur et même danseur avant d’aborder le cinéma vers 1914.
Ses débuts restent mystérieux ; il se pourrait cependant que ce soit encore une découverte de Mack Sennett. En effet, d’après un journaliste de l’époque (George Sheldon, dans Motion Picture de décembre 1927), il fut dès 1917, sous l’uniforme des Keystone Cops, le partenaire de Gloria Swanson chez Mack Sennett. Toujours selon Sheldon, c’est Roscoe Arbuckle qui lui aurait suggéré de se rebaptiser Monte Banks (en anglais : saltimbanque), ce pseudonyme ayant l’avantage de conserver ses initiales... En réalité, comme le montre sa filmographie, Monty Banks avait choisi son nom de scène bien avant de tourner avec Fatty. Ce n’est sans doute pas non plus Howard Hawks qui l’a baptisé ainsi, comme l’affirme l’intéressé ; Hawks prétend de plus avoir fait débuter Monty Banks à la Warner avec Alice Terry comme partenaire, mais aucune trace de ces films n’a été retrouvée...
Quoi qu’il en soit, les premiers films où il est mentionné (sous le nom de Mario Bianchi) furent tournés en 1917 pour la Keystone-Triangle que Sennett avait alors déjà quittée. L’année suivante, Mario Bianchi devient Monte Banks et quitte la Keystone-Triangle pour tourner dans les Century Comedies, puis à la Comique Film Corporation, engagé pour quelques films par Fatty. Ces débuts au cinéma semblent assez agités, car, en juillet 1919, il tourne pour la Bull’s Eye Film Corporation, revient ensuite avec Fatty à la fin de l’année. En mars 1920, il signe un contrat avec la Famous Players-Lasky pour son premier long métrage, puis tourne des "two reels" pour Vitagraph, apparaît dans des Star Comedies, des Mermaid Comedies avant de se stabiliser enfin grâce à Abe Warner – l’un des frères Warner – qui l’engage pour dix-huit comédies en deux bobines dont il sera la vedette et qu’il devra tourner en un an. Il prend alors le nom de Monty Banks.
Un nouveau contrat de huit films est signé avec la Warner en septembre 1921, mais il semble que sept seulement sont tournés. Ses films n’ont pas encore attiré l’attention de la critique et sa popularité ne s’est toujours pas affirmée. Au milieu de l’année 1922, il passe à la Federated Exchange qui annonce "que Monty Banks collabore à la réalisation au scénario et aux gags". Après une interruption due à une fracture de la hanche, il tourne cinq comédies, mais la maison de production est aux prises avec de graves difficultés financières. Pour la renflouer, au printemps 1923, Sam Grand et Harry Asher fondent la Grand-Asher Corporation et engagent Monty comme vedette comique. La même année, on commence à distribuer ses films en France où il est baptisé Ploum. En février 1924, Monty décide de se lancer à nouveau dans le long métrage : Racing Luck sera à la fois un grand succès populaire et critique.
Au cours de l’automne 1924, il fait un voyage en Europe et présente ce dernier film à Rome à l’occasion de l’inauguration du Cinéma-Palace. Il fait aussi distribuer ses courts métrages en Italie où on le baptise d’abord Birillo, puis Plum. De retour aux États-Unis, il quitte la Grand-Asher Corporation pour signer un contrat pour trois longs métrages avec Associated Exhibitors (1er janvier 1925). Cette compagnie passe dans les mains de Pathé-Exchange, mais continuera à distribuer ses films. En mars 1926, son nouveau contrat pour trois films par an stipule que Banks devra superviser personnellement toutes les scènes avec la collaboration d’un co-réalisateur et d’une équipe de gagmen. C’est à cette période que Monty Banks fait cette déclaration qui est une vraie profession de foi : « Mes nouveaux films pour la Pathé seront avant tout des comédies, mais il y aura aussi des frissons, du romanesque et de l’émotion. Nous nous efforcerons de soigner les caractéristiques les plus essentielles : nous allons tout essayer en gardant une authentique sincérité et sans jamais sacrifier en aucune façon l’humour. Nous voulons faire rire avec la vie de tous les jours en restant naturels, sans recourir à la caricature et au slapstick. Je jouerai le rôle d’un authentique être humain, et non celui d’un clown dans son accoutrement grotesque. Je pense qu’un auteur comique doit être capable de jouer sur un mode cocasse sans aide extérieure. Pour nous, le protagoniste doit jouer d’une manière naturelle, crédible ; il doit lui arriver seulement des choses vraisemblables. L’intrigue tout entière sera efficace si l’on avance rapidement vers un point culminant et vers une surprise finale spectaculaire. »
Les cinq longs métrages suivants (Play Safe, Atta Boy, Horse Shoes, Flying Luck et A Perfect Gentleman) sont des grands succès commerciaux ; Monty Banks parvient enfin à la grande célébrité. Cependant, en 1928, et pour des raisons demeurées obscures, il décide de quitter les États-Unis et de tourner en Angleterre. Est-ce parce qu’on lui a retiré le permis de conduire pour excès de vitesse ? C’était, dit-on, un vrai danger public lorsqu’il était au volant ! Ou, plus prosaïquement, pour des raisons financières ; la British International Film lui ayant fait, en effet, une offre fort intéressante.
Quoi qu’il en soit, il arrive à Londres au printemps 1928 et il tourne un premier film (Adam’s Apple) sous la direction de Tim Whelan. Puis il se consacrera essentiellement à une carrière de metteur en scène, jouant de manière épisodique ou de très petits rôles, mais participant souvent au scénario. Dans une interview à la revue Film Weekly (3 décembre 1928), il déclare : « La vie du metteur en scène est beaucoup plus difficile que celle de l’acteur le plus torturé, d’abord parce que, par metteur en scène, j’entends un authentique artiste, un homme qui peut, dans un film, donner une représentation de la vie vraie, un homme qui doit avoir non seulement un mégaphone et une gorge solide, mais aussi la patience d’un saint, l’énergie infatigable d’Hercule, une bonne compréhension de la nature humaine et surtout le sens de l’humour. [...] La vraie comédie est l’art le plus élevé. Je pourrais écrire un mélodrame et je crois que je pourrais le produire avec succès, mais il me faut des semaines pour écrire une comédie présentable. Pour moi, un film comique, ce n’est pas un ramassis de slapstick, du genre : un gros monsieur avec de petites moustaches (pas nécessairement moi) glisse disgracieusement sur une peau de banane. C’est au contraire le comique qu’a perfectionné Chaplin et que j’espère parvenir à réaliser, avec des personnages authentiques, dont les émotions sont vraies et dont les situations engendrent le rire et quelquefois les larmes. »
En 1930, Monty se marie avec une actrice, Gladys Frazin, qu’il a connue pendant le tournage de Compulsory Husband ; il divorcera en avril 1937 pour épouser en 1939 la chanteuse Gracie Fields, une de ses interprètes favorites. Peu à peu, le Monty Banks acteur comique est oublié et déjà, en janvier 1931, un référendum organisé par Film Weekly ne le classe pas parmi les douze plus grandes vedettes comiques. En 1932, il fait un court séjour à Hollywood où il se distingue encore par ses excès de vitesse... Puis il revient à Londres, tourne quelques films en France et arrête sa carrière de metteur en scène en 1939 en Angleterre avec Shipyard Alley et aux États-Unis en dirigeant un des derniers films de Laurel et Hardy (Great Guns, 1941). En 1945, après avoir figuré dans un film de Henry King, il abandonne complètement le monde du cinéma pour se consacrer à ses affaires en Italie : des propriétés à Cesena et une auberge, "La Canzone del Mare", à Capri.
Il meurt le 7 janvier 1950 dans le train, près de Arona, en revenant de voyage avec sa femme.
Filmographie complète :
Filmographie partielle- 1916 : The Purple Mask (serial) de Francis Ford et Grace Cunard : Jacques (crédité Mario Bianchi)
- 1918 : Fatty shérif (The Sheriff), de Roscoe Arbuckle
- 1919 : Fatty rival de Picratt (Love), de Roscoe Arbuckle
- 1928 : A Perfect Gentleman de Clyde Bruckman
- 1929 : Atlantic, d'Ewald André Dupont
- 1932 : Hold 'Em Jail de Norman Taurog
- 1934 : L'amour triomphe ou Un drame à Hollywood (Falling in Love), de lui-même
- 1941 : Arènes sanglantes (Blood and Sand), de Rouben Mamoulian
- 1945 : Une cloche pour Adano (A Bell for Adano), de Henry King