Bd-cine.com

Accueil » Acteurs » PHILIPE Gérard

Recherche :  OK
PHILIPE Gérard

Disponible(s) à la vente :

 Cinémonde N°1120
 Cinémonde N°1321
 Cinémonde N°1279
 Chartreuse de Parme (La)
 Le Pays sans Étoiles
 Si jolie petite Plage (Une)
 Souvenirs perdus
 Belles de Nuit (Les)
 Joueur (Le)
 Idiot (L')
 Pays sans Étoiles (Le)
 Lot de Films N°150

PHILIPE Gérard

Production :

Acteur Français

Biographie :

Gérard Philip, dit Gérard Philipe, né à Cannes le 4 décembre 1922 et mort à Paris le 25 novembre 1959, est un acteur français. Actif au théâtre comme au cinéma, il fut en France, jusqu'à sa mort prématurée, l'une des principales vedettes de l'après-guerre.

Gérard Philipe naquit dans une famille aisée de la région cannoise. Il passa toute sa scolarité dans des internats religieux, s'y montrant bon élève. En 1936, son père, Marcel Philip, appartenait à la ligue fasciste des Croix-de-Feu. Puis il s'enthousiasma pour Jacques Doriot et son rêve de national - socialisme à la française, adhéra au Parti populaire français et devint secrétaire de la fédération de Cannes, responsable du département des Alpes-Maritimes. Ses fils se rendaient au collège sous la protection de gardes du corps. Gérant pendant la guerre du Parc palace hôtel à Grasse, il y abrita l'état-major mussolinien. Interné en octobre 1944 au camp de Saint-Denis, il réussit à obtenir une libération conditionnelle; cependant, le 24 décembre 1945, la cour de justice des Alpes-Maritimes le condamnait à mort pour intelligence avec l'ennemi et appartenance à un groupe anti-national.

Il s'enfuit en Espagne, et ne rentra en France qu'après la loi d'amnistie de 1968. Tout en restant en contact avec son père et l'aidant, Gérard Philipe garda toujours le silence sur ce drame familial. Au début de la guerre, Gérard Philipe semblait assez indifférent à la politique. C'est au contact des nombreux artistes réfugiés en zone libre qu'il décida de son métier de comédien, et se lia avec des personnalités plus proches de la résistance que de la collaboration qui influencèrent son trajet vers la gauche.

A cet égard la rencontre avec sa future femme eut son importance: de ses séjours dans la Chine du Kuomintang, Anne Philipe rapportait l'impression que le peuple des villes souhaitait vivement l'avènement de Mao-Tse-Toung. Ainsi, déjà très populaire à travers des rôles emblématiques de l'époque, Caligula de Camus au théâtre, L'Idiot de Dostoïevski ou Le Diable au corps au cinéma, Gérard Philipe fut un des premiers parmi les douze millions de Français qui signèrent en 1950 l'Appel de Stockholm réclamant l'interdiction des armes nucléaires.

Il fut membre du Conseil national du Mouvement pour la paix, présidé par Frédéric Joliot-Curie. Compagnon de route du Parti communiste, il préféra taire sa déception à la suite d'un voyage en Pologne en octobre 1954; deux ans plus tard, l'entrée des chars russes dans Budapest l'atterra, et il le fit savoir. Il n'en défila pas moins en mai 1958 contre l'arrivée du Général de Gaulle au pouvoir et, quelques mois avant sa mort, reçu à Cuba par Fidel Castro, il se montrait rempli d'espoir envers la nouvelle révolution.

C'est dans les deux dernières années de sa vie que Gérard Philipe prit une part active à la lutte syndicale. Le Syndicat national des acteurs (SNA), affilié à la CGT, était alors tiraillé entre deux tendances. Battu en 1945 par le courant issu de la résistance, le conservatisme des "vieux" était entrain de reprendre de l'ampleur; il prônait un corporatisme limité au théâtre de boulevard ou à la Comédie-Française, ignorant le bouillonnement suscité par la décentralisation théâtrale ou par le théâtre populaire de Jean Vilar, et rejetant ce marché de l'emploi que pouvait constituer la télévision.

Evincé de son siège de secrétaire général, Jean Darcante vint expliquer la situation à Gérard Philipe, lui demandant de se mettre à la tête des "jeunes". On ne put éviter la scission; or en devenant, le 29 septembre 1957, président d'une nouvelle organisation, le Comité national des acteurs, Gérard Philipe inaugurait une situation paradoxale puisque cette rupture avait entraîné le courant le plus proche de la CGT à s'en couper. Des pourparlers menés avec la CGT et le SNA aboutirent à une fusion des deux organisations rivales dans un Syndicat français des acteurs (SFA) sur la base d'une représentation à part égale dans le nouveau Conseil. Le 15 juin 1958, Gérard Philipe en acceptait la présidence.

Loin de se borner à prêter sa notoriété, il se révéla un vrai chef syndical, n'hésitant pas à intervenir sur des questions apparemment ingrates de fonctionnement intérieur : "J'ai l'air de ne m'occuper que du rouage de notre institution, écrivait-il, mais si vous adoptiez ce resserrement, nous sentirions nettement, me semble-t-il, s'avancer le travail." Dans la ligne d'un manifeste publié dès octobre 1957, Les acteurs ne sont pas des chiens, où il soulignait la précarité de ce métier, il se soucia de la ré-évaluation des bas salaires, du paiement des heures de répétitions, des retraites.

Mais encore il se proposait "d'établir dans toute la France cet esprit unique au monde que Vilar a réussi à créer au TNP". Car la province subissait un vrai sous-développement théâtral, la capitale accaparant l'essentiel des subventions publiques. Aussi, le 15 janvier 1959, le président du SFA présentait un projet de décentralisation dramatique et lyrique constituant huit régions autonomes dotées chacune de plusieurs troupes et financées à 40 % par l'Etat. Réforme hardie pour l'époque, Jean Vilar lui - même n'y était guère favorable ; et le critique du Monde, Robert Kemp, n'hésitait pas à écrire le 17 janvier : "Est-il bien nécessaire d'exciter la province contre Paris ? N'est-il pas toujours certain que Paris est la source où boivent les théâtres de province ?". Si André Malraux, le ministre des affaires culturelles, préféra s'appuyer sur l'implantation de maisons de la culture, ces idées firent néanmoins leur chemin. Surchargé de travail, peut-être déjà atteint par le cancer fulgurant qui l'emporta, Gérard Philipe démissionna de sa fonction en avril 1959, demeurant au Conseil syndical sur les instances de ses compagnons.

Michel Etcheverry le remplaça. Toutefois c'est surtout l'aventure du théâtre populaire qui marqua son engagement aux yeux du grand public. Le paysage théâtral de l'après-guerre était assez réduit, et le comédien dut s'employer dans un théâtre de boulevard lui procurant argent et célébrité sans le satisfaire. De là l'idée de rejoindre Jean Vilar, qui se décrivait en cette fin 1950 comme un "metteur en scène sans troupe, un régisseur sans théâtre, un animateur sans argent." Engagé au Festival d'Avignon suivant au même tarif que l'ensemble de la troupe, il y interpréta les rôles du Cid et du Prince de Hombourg - choix audacieux en ce temps-là : la pièce de Kleist contre la Prusse et son ordre guerrier.

Le succès de ce festival incita les pouvoirs publics à redonner vie dès la rentrée au Théâtre national populaire (TNP) ; le palais de Chaillot n'étant pas encore prêt à l'abriter, il fut provisoirement installé en banlieue, à Clichy, à Suresnes où furent organisés plusieurs week-ends de théâtre s'achevant sur des bals. La présence toute frémissante du romantisme de Gérard Philipe rehaussa l'entreprise de son éclat, s'imprima pour longtemps dans la mémoire de sa génération. Si bien que Jean Vilar lui écrivit : " Tu es le seul comédien de la génération de l'après-guerre qui ait compris sentimentalement le problème populaire... Car c'est ainsi, sentimentalement, qu'il faut le traiter, ce théâtre populaire. " Dix ans après la mort du comédien, il précisait : "Il semble qu'il ait déjà le pressentiment de ce que doit être, de ce que va être le comédien moderne, ou du moins le comédien des théâtres populaires.

Il dit que dans les salles banlieusardes, alors absolument inconfortables, glacées l'hiver, étouffantes l'été, sans loge et non équipées, le public le provoque à donner le meilleur de lui-même." Selon Vilar lui-même, le comédien était si obsédé par la question du public que leur entente en était parfois troublée. Car la mise en œuvre d'un théâtre populaire cristallisait de violentes polémiques. Si la droite ironisait sur le public très parisien qui affluait aux représentations en banlieue, le parti communiste, Jean - Paul Sartre ou les brechtiens de la revue Théâtre populaire n'épargnaient pas moins Jean Vilar. Tout en affichant une solidarité de troupe, Gérard Philipe s'impatientait en sourdine, désireux d'accentuer les efforts en direction du public populaire. Gérard Philipe fut l'acteur-culte des années cinquante.

A Paris, à Moscou, à Pékin ou dans un Japon encore sous le choc des bombes d'Hiroshima et de Nagasaki, il soulevait la même ferveur. Seuls le critiquèrent avec acerbité les futurs réalisateurs de la Nouvelle Vague, qui peu après s'enthousiasmèrent pour un jeune acteur, Jean-Paul Belmondo, dont ils utiliseront le style goguenard et désabusé pour préfigurer une froide modernité. Gérard Philipe, lui, appartenait à une génération qui eut vingt ans sous la Seconde Guerre mondiale et que hantait le spectre d'un nouveau conflit généralisé, menaçant à travers la guerre froide, les guerres de Corée, d'Indochine et d'Algérie, l'épisode du canal de Suez. Il fut l'incarnation même des aspirations d'une jeunesse avide de clarté, d'idéal du bien, combattant pour un monde plus généreux.

Qu'il jouât l'Idiot ou des personnages plus maléfiques, il leur insufflait sa passion, sa fragilité, son élégance. Dès 1941, l'auditionnant avant qu'il ne débute, Marc Allégret notait "que ce jeune homme avait en lui de rares réserves de pureté." Vingt ans après, Anne Philipe récusait le mythe : "Pourquoi en faire un ange ?" disait - elle en 1961, "Gérard voulait être un homme. Il savait que là est le plus difficile. Il avait ses défauts et ses qualités..." Sans doute. Mais, comme pour remplir une mission de service public en cette époque si divisée entre le bien et le mal, Gérard Philipe tenta d'ajuster sa carrière, sa vie militante à ces tréfonds de pureté qu'il révélait sur scène et qui apparurent à ses contemporains comme son génie.

Filmographie complète :

  • 1944 : Les Petites du quai aux fleurs de Marc Allégret : Jérôme Hardy
  • 1945 : Le Pays sans étoiles de Georges Lacombe : Simon Le Gouge et Frédéric Talacayud, clerc de notaire
  • 1945 : La Boîte aux rêves d’Yves Allégret et Jean Choux : une silhouette dans le film
  • 1945 : Schéma d'une identification, court métrage inédit d'Alain Resnais : Le viveur en smoking
  • 1946 : L’Idiot de Georges Lampin : Le prince Mnychkine, naïf d'esprit
  • 1946 : Ouvert pour cause d'inventaire, court métrage inédit d'Alain Resnais (semble perdu)
  • 1947 : Le Diable au corps de Claude Autant-Lara : François Jaubert
  • 1947 : La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque : Le marquis Fabrice Del Dongo
  • 1947 : Les Dames du bois de Boulogne, court métrage de Jacques Loew : commentaire
  • 1948 : Une si jolie petite plage d’Yves Allégret : Pierre Monet, le voyageur
  • 1948 : Tous les chemins mènent à Rome de Jean Boyer : Gabriel Pégase, géomètre
  • 1949 : La Beauté du diable de René Clair : Henri et Faust, jeune
  • 1949 : Visite à Picasso, court métrage documentaire de Paul Haesaerts : récitant du film
  • 1950 : Souvenirs perdus de Christian-Jaque : Gérard de Narcay, le fou évadé de l’asile
  • 1950 : Juliette ou la Clé des songes de Marcel Carné : Michel, le rêveur qui recherche Juliette
  • 1950 : La Ronde de Max Ophüls : Le comte
  • 1950 : Saint-Louis, ou L'Ange de la paix, court métrage, documentaire de Robert Darène : commentaire
  • 1950 : La paix vaincra, documentaire polonais de Joris Ivens : commentaire de la version française
  • 1950 : Avec André Gide, documentaire de Marc Allégret : commentaire
  • 1951 : Avignon, bastion de la Provence, court métrage de James Guenet : lui-même
  • 1951 : Vedettes sans maquillage, court métrage de Jacques Guillon : G. Philipe tient son propre rôle
  • 1951 : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque : Fanfan la Tulipe
  • 1951 : Les Sept Péchés capitaux, sketch Le Huitième péché de Georges Lacombe : Le bonimenteur et le peintre
  • 1951 : Fêtes galantes : Le peintre Watteau, court métrage, documentaire de Jean Aurel : commentaire
  • 1952 : Les Belles de nuit de René Clair : Claude, obscur compositeur de musique
  • 1953 : Les Amants de Villa Borghese (Villa Borghese), sketch "Gli amanti", de Gianni Franciolini : Carlo, l'amant de Valeria
  • 1953 : Les Orgueilleux d’Yves Allégret : Georges, ancien médecin alcoolique
  • 1953 : Monsieur Ripois de René Clément : Mr André Ripois, mari de Catherine
  • 1953 : Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry : D'Artagnan
  • 1954 : Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara : Julien Sorel
  • 1954 : Forêt sacrée, court métrage, documentaire de Pierre-Dominique Gaisseau : commentaire
  • 1955 : Sur les rivages de l'Ambre, court métrage, documentaire de Jerzy Kalin : commentaire
  • 1955 : Les Grandes Manœuvres de René Clair : Armand de La Verne, lieutenant des dragons
  • 1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry : Le chanteur des rues
  • 1955 : La Meilleure Part d’Yves Allégret : Philippe Perrin, l’ingénieur sur le barrage
  • 1956 : Les Aventures de Till l’Espiègle de Gérard Philipe et Joris Ivens : Till l’Espiègle
  • 1956 : Le Théâtre national populaire, court métrage de Georges Franju : lui-même
  • 1957 : Montparnasse 19 de Jacques Becker : Amédéo Modigliani, artiste peintre
  • 1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier : Octave Mouret, premier commis de « Au bonheur des dames »
  • 1958 : La Vie à deux de Clément Duhour : Désiré, le valet de chambre
  • 1958 : Le Joueur de Claude Autant-Lara : Alexei Ivanovitch, le jeune Moscovite
  • 1959 : Les Liaisons dangereuses 1960 de Roger Vadim : Le vicomte de Valmont
  • 1959 : La fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel : Ramon Vasquez

Mes favoris


Historique

Mon panier Panier
0 article(s)
Mes favoris Favoris
0 favori(s)