Disponible(s) à la vente :
■ Cinémonde N°1279■ Service de Nuit
■ Confidences en zig-zag sur l'Amour
■ Thérèse Raquin
■ Les Granges brûlées
■ Visiteurs du Soir (Les)
■ Couple idéal (Le)
■ La Veuve Couderc - Deuxième partie
■ Impasse des deux Anges
■ Actualités Journal Filmé de l'Armée 1945 N°49
■ Prince charmant (Le)
■ Granges brûlées (Les)
SIGNORET Simone
Production :
Actrice FrançaiseBiographie :
Simone Signoret, de son vrai nom Simone Kaminker, est une actrice et écrivain française, née le 25 mars 1921 à Wiesbaden (Allemagnenote 1) et morte le 30 septembre 1985 à Autheuil-Authouillet (Eure).
Simone Signoret est la fille aînée d'André Kaminker (1888-1961) et de Georgette Signoret. Elle a deux frères cadets, Alain et Jean-Pierre.
Son père est un Polonais d'origine et il est de religion juive. Il travaille avec Jacques Paul Bonjean comme journaliste au Poste Parisien. Il effectue aussi pour la radio française, en 1934, une traduction simultanée1 d’un discours d’Hitler à Nuremberg. Il rejoint en 1940 la France libre à Londres puis devient speaker, notamment à Radio Brazzaville2,note 2.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Simone se réfugie en Bretagne avec le reste de sa famille : elle est élève au lycée de Vannes où elle a pour professeur d’histoire Lucie Aubrac pendant quelques mois3. De retour à Paris, elle devient, en 1941, la secrétaire de Jean Luchaire. Grâce à la fille de celui-ci, la comédienne Corinne Luchaire, elle commence à faire de la figuration au cinéma. Elle se choisit alors un nom de scène en substituant à son nom de famille celui de sa mère, Signoret.
En 1943, elle rencontre le réalisateur Yves Allégret. Le 16 avril 1946 naît leur fille Catherine Allégret, et ils se marient en 1948. Sa carrière de comédienne est lancée en 1946 avec Macadam, pour lequel elle obtient l'année suivante le prix Suzanne-Bianchetti de la révélation. Allégret offre à Simone Signoret ses premiers rôles importants, notamment dans Dédée d'Anvers en 1948 et Manèges, sorti en 1950, mais en août 1949, sur un coup de foudre, elle quitte Yves Allégret pour un jeune chanteur découvert par Édith Piaf, Yves Montand, rencontré à Saint-Paul de Vence. Ils se marient le 22 décembre 1951.
C'est avec d'autres réalisateurs que Simone Signoret accède au rang de vedette avec, par exemple, Casque d'or de Jacques Becker en 1951, Thérèse Raquin de Marcel Carné en 1953 et Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot en 1954.
En 1954, Signoret et Montand achètent une propriété à Autheuil-Authouillet, en Normandie. Cette demeure devint par la suite un haut lieu pour des rencontres artistiques et intellectuelles. Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Serge Reggiani, Pierre Brasseur, Luis Buñuel, Jorge Semprún, y séjournent régulièrement. Le couple milite en faveur de ses idées de gauche et est bientôt catalogué « compagnon de route » du Parti communiste français (PCF). En 1957, Yves Montand, accompagné de Simone Signoret, entreprend une tournée triomphale dans tous les pays du bloc de l'Est. Cependant ils en reviennent profondément désillusionnés sur l'application concrète de l'idéal communiste et prennent dès lors leurs distances avec le parti, sans renier toutefois leurs convictions politiques. En 1956, ils jouent ensemble pour la première dans un film de Yannick Bellon, Un matin comme les autres, court métrage sur le problème de l'insalubrité des logements en banlieue.
Après avoir tourné en Angleterre Les Chemins de la haute ville sous la direction de Jack Clayton, Simone Signoret part aux États-Unis avec Yves Montand en 1959. Le couple fréquente l'écrivain Arthur Miller, dont ils ont créé la version française des Sorcières de Salem en 1954 à Paris, portée à l'écran deux ans plus tard. Miller vient d'épouser Marilyn Monroe, qui impose Montand à ses côtés dans le film Le Milliardaire qu'elle s'apprête à tourner avec George Cukor.
Après avoir reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans Les Chemins de la haute ville le 4 avril 1960, devenant la première actrice française à recevoir ce prixnote 3, Simone Signoret rentre en France, tandis qu'une liaison — connue de tous — se noue entre Montand et Marilyn pendant quelques mois. L'acteur français rejoint cependant son épouse après la promotion du film. Lorsque, des années plus tard, un journaliste évoque avec Signoret cette liaison, elle répond qu'elle regrettait simplement que Marilyn Monroe n'ait jamais su qu'elle ne lui en avait pas voulu4.
Dans les années 1970, Simone Signoret incarne de nombreux rôles, parfois politiques comme dans L'Aveu de Costa-Gavras avec Montand en 1970, mais toujours puissamment dramatiques : L'Armée des ombres de Jean-Pierre Melville en 1969, Le Chat avec Jean Gabin et La Veuve Couderc avec Alain Delon, tous deux de Pierre Granier-Deferre en 1971, Les Granges brûlées (à nouveau avec Delon) de Jean Chapot en 1973. Elle tourne également avec la nouvelle génération de réalisateurs, notamment Patrice Chéreau (La Chair de l'orchidée en 1975 et Judith Therpauve en 1978) et Alain Corneau (Police Python 357 en 1976).
En 1978, son interprétation de Madame Rosa dans le film La Vie devant soi, lui vaut le César de la meilleure actrice. La même année, elle tourne également pour la télévision la série Madame le Juge.
À partir de 1981, la santé de Simone Signoret, qui fume et boit beaucoup, se détériore sérieusement : elle subit une première opération de la vésicule biliaire, puis elle devient progressivement aveugle, ne distinguant plus à terme que la silhouette des objets. Ses apparitions à l'écran deviennent rares, malgré la poursuite de sa carrière cinématographique. Elle tourne entre autres L'Étoile du Nord avec Pierre Granier-Deferre en 1982 ainsi que deux téléfilms avec Marcel Bluwal : Thérèse Humbert en 1983 et Music Hall en 1985. Une de ses dernières apparitions marquantes est quelques mois avant sa mort dans l'émission 7 sur 7 où elle demande à la journaliste Anne Sinclair de présenter le sigle de SOS Racisme « Touche pas à mon pote ».
Atteinte d'un cancer du pancréas, elle subit une dernière intervention chirurgicale en août 1985. Elle meurt dans sa propriété le 30 septembre 1985 à l'âge de 64 ans. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise, aux côtés d'Yves Montand, qui mourra six ans plus tard, en novembre 1991.
Filmographie complète :
- 1941 : Le Prince charmant de Jean Boyer
- 1941 : Boléro de Jean Boyer
- 1942 : L'Ange de la nuit d'André Berthomieu : une étudiante (non créditée)
- 1942 : Les Visiteurs du soir de Marcel Carné : une demoiselle du château (non créditée)
- 1942 : Le Voyageur de la Toussaint de Louis Daquin
- 1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert : la gitane (non créditée)
- 1943 : Béatrice devant le désir de Jean de Marguenat
- 1943 : Le mort ne reçoit plus de Jean Tarride
- 1944 : Service de nuit de Jean Faurez
- 1945 : Le Couple idéal de Bernard Roland : Annette
- 1945 : La Boîte aux rêves d'Yves Allégret et Jean Choux
- 1945 : Les Démons de l'aube d'Yves Allégret : Lily, la cabaretière
- 1946 : Macadam de Marcel Blistène et Jacques Feyder : Gisèle
- 1947 : Fantômas de Jean Sacha : Hélène
- 1947 : Les Guerriers dans l'ombre (Against the Wind) de Charles Crichton
- 1947 : Dédée d'Anvers d'Yves Allégret : « Dédée »
- 1948 : Impasse des Deux-Anges de Maurice Tourneur : Marianne
- 1950 : Manèges d'Yves Allégret : Dora
- 1950 : La Ronde de Max Ophüls : Léocadie, la prostituée
- 1950 : Le Traqué (Gunman in the Streets) de Boris Lewin et Franck Tuttle
- 1951 : Ombre et Lumière d'Henri Calef
- 1951 : Casque d'or de Jacques Becker : Marie dite « Casque d'or »
- 1951 : Sans laisser d'adresse de Jean-Paul Le Chanois : une journaliste
- 1953 : Thérèse Raquin de Marcel Carné : Thérèse Raquin
- 1954 : Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot : Nicole Horner
- 1955 : Mère courage (Mutter Courage) de Wolfgang Staudte (inachevé)
- 1956 : La Mort en ce jardin de Luis Buñuel : Djin
- 1957 : Les Sorcières de Salem de Raymond Rouleau : Élisabeth Proctor
- 1959 : Les Chemins de la haute ville de Jack Clayton : Alice Aisgill
- 1960 : Adua et ses compagnes d'Antonio Pietrangeli
- 1961 : Les Mauvais Coups de François Leterrier : Roberte
- 1961 : Les Amours célèbres, sketch Jenny Lacour de Michel Boisrond : Jenny de Lacour
- 1962 : Le Verdict de Peter Glenville : Anna
- 1962 : Le Jour et l'Heure de René Clément : Thérèse Dutheil
- 1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier : Geneviève
- 1963 : Le Joli Mai, documentaire de Chris Marker
- 1964 : Aux grands magasins documentaire de William Klein : intervieweuse des clientes du Printemps
- 1965 : Compartiment tueurs de Costa-Gavras : Éliane Darrès
- 1965 : La Nef des fous de Stanley Kramer : la Contessa
- 1965 : The Love Godlesses, documentaire de Saul J. Turell
- 1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément : une patronne de bistro
- 1966 : MI5 demande protection de Sidney Lumet
- 1967 : Le Diable à trois de Curtis Harrington : Lisa
- 1968 : Mister Freedom de William Klein (apparition)
- 1968 : La Mouette de Sidney Lumet : Arkadina, une actrice
- 1969 : L'Américain de Marcel Bozzuffi : Léone
- 1969 : L'Armée des ombres de Jean-Pierre Melville : Mathilde
- 1970 : L'Aveu de Costa-Gavras : Lise
- 1970 : Le Deuxième Procès d'Arthur London, documentaire de Chris Marker
- 1971 : Comptes à rebours de Roger Pigaut : Léa
- 1971 : Henri Langlois, documentaire de Roberto Guerra et Ella Hershon
- 1971 : Le Chat de Pierre Granier-Deferre : Clémence Bouin
- 1971 : La Veuve Couderc de Pierre Granier-Deferre : Tati Couderc
- 1973 : Les Granges brûlées de Jean Chapot : Rose Cateux
- 1973 : Rude journée pour la reine de René Allio : Jeanne
- 1975 : La Chair de l'orchidée de Patrice Chéreau : Lady Vamos
- 1976 : Police Python 357 d'Alain Corneau : Thérèse Ganay
- 1978 : La Vie devant soi de Moshé Mizrahi : Madame Rosa
- 1977 : Le fond de l'air est rouge, film documentaire de Chris Marker
- 1978 : L'Adolescente de Jeanne Moreau : Mamie
- 1978 : Judith Therpauve de Patrice Chéreau : Judith Therpauve
- 1979 : Chère inconnue de Moshé Mizrahi : Louise
- 1982 : L'Étoile du Nord de Pierre Granier-Deferre : Louise Baron
- 1982 : Guy de Maupassant de Michel Drach : la mère de Maupassant