Bd-cine.com

Accueil » Acteurs » LION Margo

Recherche :  OK
LION Margo

Disponible(s) à la vente :

 Danse de Mort (La)
 Diable souffle (Le)
 Amours finissent à l'Aube (Les)
 Grand Jeu (Le)
 Femme que j'ai assassinée (La)
 Dialogue des Carmélites (Le)
 Coplan prend des Risques
 Lot de Films N°18
 Je plaide non coupable

LION Margo

Production :

Actrice Française

Biographie :

Margo Lion, de son vrai nom Marguerite Lion, est une actrice française née le 28 février 1899 à Constantinople et morte le 25 février 1989 à Annecy-le-Vieux.

De son enfance, on ignore à peu près tout. Son passeport indique que Marguerite Hélène Constantine Barbe Élisabeth Lion est née de parents français à Constantinople le 28 février 1899.

La gamine longiligne rêve de devenir danseuse ou mannequin. Au tout début des années 20, on retrouve Marguerite à Berlin où elle suit les cours du Ballet Russe. C'est alors qu'elle rencontre Marcellus Schiffer, poète, parolier et dessinateur, dont elle deviendra l'épouse en 1928. Il l'incite à se produire sur scène : un récital donné par Gussy Holl, l'épouse du comédien Conrad Veidt, la convainc de tenter sa chance. En novembre 1923, sous le pseudo de Margo Lion, elle débute au cabaret Wilde Bühne ("La scène sauvage"!) où elle chante "Die Linie Der Mode", la première chanson écrite à son intention par son futur mari. La comédienne Trude Hesterberg, propriétaire du cabaret, se souvient de son apparition sur scène, "… une vision réellement grotesque et macabre" : grande, la taille fine, elle paraît en longue dame brune, fourreau noir, gants noirs, yeux cerclés de noir, cultivant un look androgyne qui séduit le public berlinois et inspirera les maquilleurs et costumiers du fameux Cabaret érigé par Bob Fosse (1971).

Si son 'Sex appeal' – titre d'une chanson où elle rêve de ressembler à Garbo – ne fait pas l'unanimité, il ne l'empêche pas d'enchaîner chansons réalistes et textes satiriques où elle personnifie Nefertiti et Madame de Pompadour. "Das bist Du", une revue de Friedrich Hollaender mise en musique par Mischa Spoliansky en 1927, fait de Margo Lion la coqueluche des nuits berlinoises. L'année suivante, une débutante admirative figure à ses côtés, une certaine Marlene Dietrich, qui l'écoute chaque soir de la coulisse ; Margo se lie d'amitié avec Marlene et lance l'idée d'un duo sur le modèle des célèbres Dolly Sisters : la chanson "Wenn die beste Freundin mit der besten Freundin", qui évoque à mots couverts les amours saphiques, connaît un succès de scandale.

À l'exception d'une apparition chez Berthold Viertel en 1926, le cinéma ne s'était guère intéressé à l'altière Margo lorsque Georg Wilhelm Pabst la choisit pour jouer (et chanter !) le rôle de Jenny, la prostituée délaissée par Mackie (Albert Préjean), dans la version française de L'opéra de quat'sous (1931) de Brecht et Kurt Weill. Parfaitement bilingue, elle tourne alors une dizaine de films, signés Anatole Litvak, Kurt Gerron ou Robert Land, et joue même un rôle de premier plan dans Die grosse Attraktion (1931). Ses premiers films français sont les versions doublées de productions germaniques, comme L'inconstante (1931) avec Danièle Parola ou Calais-Douvres (1931) avec Lilian Harvey ; dans ce film, dont elle joue aussi la version allemande, Nie wieder Liebe, on la voit en "diseuse" du Zanzi-Bar, chantant "On ne peut vivre sans amour" et guinchant comme elle devait le faire sur scène.

On la retrouve aux côtés du singulier Peter Lorre dans Stupéfiants (1932) et Les 13 malles de Monsieur O.F. (1931), un film où, le lorgnon vissé à l'œil droit, elle chante au milieu de statues de femmes dénudées… 

L'aventure berlinoise se termine tragiquement par le suicide de son époux dépressif en 1932 et l'arrivée des nazis au pouvoir l'année suivante. Margo Lion rejoint la France où elle débute une nouvelle carrière.

Elle chante encore dans La voix sans visage (1933) et retrouve Pabst pour Du haut en bas (1933) avec Jean Gabin. Le comédien allemand Curt Bois l'incite à tenter l'aventure new-yorkaise mais le "Kabarett der Komiker", transposé à Broadway, ne fonctionne pas. Margo ne se laisse pas abattre, avec raison puisque son retour en France lui apporte la consécration au cinéma : Julien Duvivier, Marcel Carné et surtout Pierre Chenal vont la choisir pour interpréter de beaux personnages de femmes déchues.

Dans La bandera (1935) de Duvivier, elle porte le nom évocateur de Planche-à-Pain avant de fréquenter, sous le nom de Mme Vrack, la boîte tenue par Françoise Rosay alias Jenny (1936). Parmi les créatures étonnantes qui hantent ce premier film de Marcel Carné – Jean-Louis Barrault en bossu surnommé Dromadaire, Robert Le Vigan en Albinos – Margo Lion n'est pas la moins remarquable dans un rôle secondaire alors que le titre du film pouvait se lire comme une référence à son personnage chez Pabst.

Pierre Chenal, grand amateur de tempéraments singuliers, filme volontiers cette grande tige au nez fin et la distribue à trois reprises dans ses films : dans L'affaire Lafarge (1937), elle s'appelle Aména mais s'avère rien moins qu'amène en belle-sœur envieuse de Marcelle Chantal. L'alibi (1937) la montre sous un jour nettement plus sympathique en entraîneuse à l'humour ravageur : bonne copine de Jany Holt, elle est bien placée pour lui présenter Albert Préjean ; Chenal s'amuse à filmer de profil son nez allongé qui contraste avec les rondeurs de Jean Témerson, son "fiancé" bien empoté. Son meilleur rôle reste celui de Melle Caporale dans L'homme de nulle part (1936) : cette femme extravagante nourrit les pigeons de Rome, roucoule avec Le Vigan et anime les soirées de la pension Paleari en convoquant l'esprit du "Grand Max" lors de savoureuses séances de spiritisme.

La veine comique présente dans ses films allemands trouve enfin à s'exprimer. Certains personnages s'avèrent plus sulfureux comme Dédée, la détenue de La danseuse rouge (1937), et surtout Mademoiselle Sergent, la directrice de pension dans Claudine à l'école (1937), un peu trop sensible au charme de l'une de ses institutrices. Dans Je chante (1938), elle retrouve le même cadre mais pour une œuvre moins subversive marquant les débuts à l'écran du “fou chantant”. À l'orée de la guerre, qui la verra disparaître des écrans jusqu'en 1945, elle retrouve Pabst dans Jeunes filles en détresse (1939) pour une brève apparition en mère égoïste… 

Son retour à l'avant-scène ne manque pas d'intérêt : sur les planches du Théâtre Hébertot, elle crée le rôle de Caesonia dans «Caligula» d'Albert Camus : la pièce lance la carrière prodigieuse de Gérard Philipe dont elle admire le jeu empreint d'une "… passion désespérée". On la reverra au théâtre quelques années plus tard sous la direction de Véra Korène ou Raymond Rouleau.

Au cinéma, elle renoue avec de vieilles connaissances, et d'abord dans Martin Roumagnac (1946) : sœur aimante de Jean Gabin, elle a les pieds sur terre et condamne la passion destructrice de son frère pour Marlene Dietrich. Le film lui donne un rôle consistant, ce qui sera rarement le cas par la suite. Malgré tout, le fidèle Pierre Chenal lui fait signe pour La foire aux chimères (1946) où elle joue la gouvernante d'Erich von Stroheim, son partenaire la même année dans La danse de mort. Un beau projet de Jacques Prévert et Marcel Carné, La fleur de l'âge, restera inachevé après un début de tournage calamiteux à Belle-Ile-en-Mer en 1947. Dans Le furet (1949), elle retrouve Jany Holt mais l'amitié n'est plus au rendez-vous car Margo incarne sa belle-sœur sadique. À la même époque, les deux comédiennes jouent sur les ondes une transposition radiophonique des «Hauts de Hurlevent» : elle y module sa belle voix grave que l'on réclamera plus tard pour de nouvelles adaptations de «Sherlock Holmes» ou «Fantômas».

Loin de sa jeunesse berlinoise, la voilà qui passe du côté de la morale : elle réclame la fermeture d'une boîte de nuit dans Une nuit à Tabarin (1947) avant d'entrer dans les ordres pour Mam'zelle Nitouche (1953) et Le dialogue des carmélites (1959). On la distribue aussi bien en surveillante de pension dans Katia (1959) qu'en tenancière de tripot clandestin dans Le fauve est lâché (1958). Dans Quai de Grenelle (1950), elle dirige une boîte de strip-tease, clin d'œil évident à son jeune temps.

On peut la voir aussi bien chez Maurice Labro que chez Georges Franju pour qui elle campe une servante boiteuse et ronchon, la Teuse, dans La faute de l'abbé Mouret (1970). Le fou du labo 4 (1967), où elle joue la mère acariâtre de Jean Lefebvre, voisine dans sa filmographie avec les représentants de la Nouvelle Vague, Jacques Demy pour Lola (1961) ou Jacques Doniol-Valcroze pour le téléfilm La bien-aimée (1967). Dans La rupture (1970) de Claude Chabrol, elle propose, avec Maria Michi et Louise Chevalier, une version contemporaine des Trois Parques antiques et l'on en est aussitôt convaincus, c'est Margo qui coupe le fil de nos vies…

Lorsque le ciné l'oublie, Margo Lion peut compter sur la télévision où elle débute en mère de La belle au bois dormant (1954), une reine "… aussi aimée qu'aimable" : ces compliments inusités jusque là semblent la convaincre puisqu'elle paraîtra régulièrement sur le petit écran pour une trentaine de rôles en 25 ans, tour à tour mendiante dans Le survivant (1956), baronne dans Le secret de Mayerling (1956), bigote chez Marivaux dans Le paysan parvenu (1960) ou mère déchue chez Diderot dans Jacques le Fataliste (1963). Stellio Lorenzi, Claude Barma ou Marcel Bluwal sauront l'utiliser à bon escient et c'est ainsi qu'elle croise Jean-Paul Belmondo en fougueux D'Artagnan dans Les trois mousquetaires (1959) ou un jeune Jean-Pierre Marielle dans Notre petite ville (1959).

Elle hante les fictions policières comme L'inspecteur Leclerc et Les cinq dernières minutes où – "Bon sang, mais c'est bien sûr !" - Raymond Souplex n'aura pas de difficulté à la démasquer en habilleuse rancunière et coupable, forcément coupable... Une inquiétude diffuse, héritée de son étrangeté d'antan, semble s'attacher à ses personnages lorsqu'elle incarne l'épouvantable Frochard dans Les deux orphelines (1961) ou la mère Agenoux dans Le mystère de la chambre jaune (1965).

En 1963, Margo enregistre chez Deutsche Grammophon les chansons de Marcellus Schiffer. On imagine son émotion en septembre 1977 lorsque, robe noire et longue écharpe rouge, elle donne un récital au Renaissance-Theater de Berlin, accompagnée au piano par Mischa Spoliansky, le compositeur de ses débuts. On trouve sur la toile quelques extraits de ce récital, en particulier une interprétation très enlevée de «Tempo-Tempo» écrit pour elle cinquante ans plus tôt. On est bien loin des shows contemporains des Carpentier et l'on ne peut que regretter que la télé française n'ait jamais songé à lui consacrer un récital.

Au cinéma, son dernier rôle sera celui de la mère d'Annie Girardot dans Docteur Françoise Gailland (1975). Quant à sa dernière apparition à la télévision – après un personnage de tante loufoque dans La lune papa (1977) – elle rappelle L'homme de nulle part puisqu'on la retrouve en diseuse de bonne aventure nommée Madame Eureka dans Anthelme Collet ou le brigand gentilhomme (1981).

À 80 ans bien sonnés, Margo Lion se retire alors discrètement.

Quelques jours avant son 90e anniversaire, elle meurt le 25 février 1989 à Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie).

Filmographie complète :

  • 1926 : Die Abenteuer eines Zehnmarkscheines de Berthold Viertel : une dame au buffet
  • 1930 : L'Opéra de quat'sous de Georg Wilhelm Pabst : Jenny
  • 1931 : L'Inconstante (Ich geh'aus und du bleibst da) de Hans Behrendt
  • 1931 : Les Treize Malles de monsieur O. F. (Die Koffer des Hern O. F) d'Alexis Granowsky : Viola Volant
  • 1931 : 24 Stunden aus dem Leben einer Frau de Robert Land : Mme Köhler
  • 1931 : Die grosse attraktion de Max Reichmann : Juana
  • 1931 : Calais-Douvres de Jean Boyer : la diseuse du Zanzi-Bar
  • 1931 : Nie wieder liebe d'Anatole Litvak - version allemande du film précédent
  • 1932 : Stupéfiants de Kurt Gerron
  • 1932 : Das Lied einer Nacht d'Anatole Litvak : le manager de Ferraro
  • 1932 : Une nuit à Monte-Carlo de Robert Land - court métrage
  • 1933 : Du haut en bas de Georg Wilhelm Pabst : Mme Binder
  • 1933 : Und wer kusst mich ? de E. W. Emo
  • 1933 : Hande aus dem dunkel d'Erich Waschneck
  • 1933 : Incognito de Kurt Gerron : une cliente
  • 1933 : La Voix sans visage de Léo Mittler : une chanteuse
  • 1935 : La Bandera de Julien Duvivier : Kadidja dite « Planche-à-pain »
  • 1935 : Les dieux s'amusent (Amphitryon) de Reinhold Schünzel
  • 1936 : Jenny de Marcel Carné : Mme Vrac
  • 1937 : L'Affaire Lafarge de Pierre Chenal
  • 1937 : L'Alibi de Pierre Chenal : Dany
  • 1937 : L'Homme de nulle part de Pierre Chenal : Mlle Caporale
  • 1937 : Claudine à l'école de Serge de Poligny : Mlle Sergent
  • 1937 : La Danseuse rouge de Jean-Paul Paulin : une détenue
  • 1938 : Je chante de Christian Stengel : Mathilde
  • 1939 : Jeunes filles en détresse de Georg Wilhelm Pabst : la mère de Thérèse
  • 1945 : Tant que je vivrai de Jacques de Baroncelli : l'infirmière
  • 1946 : Danse de mort de Marcel Cravenne : Mathilde, la servante
  • 1946 : La Foire aux chimères de Pierre Chenal : Marie-Louise
  • 1946 : Martin Roumagnac de Georges Lacombe : Marie-Louise
  • 1947 : Le diable souffle d'Edmond T. Gréville : Pépita
  • 1947 : La Fleur de l'âge de Marcel Carné (inachevé)
  • 1947 : Une nuit à Tabarin de Karel Lamač : Marie Girard
  • 1948 : La Femme que j'ai assassinée, de Jacques Daniel-Norman : la logeuse
  • 1949 : Femme sans passé de Gilles Grangier : Mlle Marcel
  • 1949 : Le Furet de Raymond Leboursier : Olympe de Stadler
  • 1950 : Quai de Grenelle d'Emil-Edwin Reinert : Mme Chotard
  • 1950 : Ballerina de Ludwig Berger
  • 1950 : Les Amants de Bras-Mort de Marcello Pagliero : Mme Michaut
  • 1950 : L'Aiguille rouge d'Emil-Edwin Reinert : Fanny Langkoffer
  • 1950 : Vertraümte Tage d'Emil-Edwin Reinert - version allemande du précédent
  • 1952 : Les amours finissent à l'aube d'Henri Calef : Mme Platz
  • 1952 : Nuit d'orage (Noche de tormenta) de Jaime de Mayora
  • 1954 : Mam'zelle Nitouche d'Yves Allégret : sœur Léontine
  • 1954 : Le Grand Jeu de Robert Siodmak
  • 1955 : Je plaide non coupable d'Edmond T. Gréville : Mme Gimelet
  • 1956 : La Famille Anodin
  • 1958 : Le fauve est lâché de Maurice Labro : Camille
  • 1959 : Julie la rousse de Claude Boissol : Germaine Lavigne
  • 1959 : Katia de Robert Siodmak : la surveillante de l'institut Smolny
  • 1960 : Le Dialogue des Carmélites de R.L Bruckberger et Philippe Agostini : sœur Saint-Louis
  • 1961 : Lola de Jacques Demy : Jeanne
  • 1962 : Jusqu'à plus soif de Maurice Labro : Mlle Dozier
  • 1964 : Nick Carter va tout casser d'Henri Decoin : Marie-Jeanne
  • 1964 : Coplan prend des risques de Maurice Labro : Mme Slassinky
  • 1967 : Le Fou du labo 4 de Jacques Besnard : Mme Ballanchon
  • 1970 : La Rupture de Claude Chabrol : Mme Humbert
  • 1970 : La Faute de l'abbé Mouret de Georges Franju : « La Teuse »
  • 1971 : Le Petit Matin de Jean-Gabriel Albicocco : Mme Fadillon
  • 1971 : L'Humeur vagabonde d'Édouard Luntz : la patronne de l'hôtel
  • 1973 : La Vie facile de Francis Warin : Mme Chantereille
  • 1975 : Docteur Françoise Gailland de Jean-Louis Bertuccelli : Mamy

Mes favoris


Historique

Mon panier Panier
0 article(s)
Mes favoris Favoris
0 favori(s)